Les noms des rues nantaises se féminisent. Exemple de l’île de Nantes
Territoire en mouvement, l’île de Nantes se transforme au fil du projet d’aménagement. De nouveaux logements, équipements, espaces publics et commerces sortent de terre à un rythme régulier. Et de nouvelles rues sont créées.
Conformément au plan d’actions égalité femmes-hommes adopté par la Ville de Nantes en 2015, de plus en plus de femmes ayant marqué l’Histoire sont choisies pour nommer les espaces publics. Tour d’horizon des noms de rues féminisées sur l’île de Nantes.
Elles s’appellent Joséphine Baker, Anne Mandeville, Clémence Lefeuvre ou Louise Bourgeois. Chacune à leur manière, elles ont laissé leur empreinte dans l’Histoire et sont entrées dans le quotidien des nantaises et nantais en donnant leur nom à une rue ou à un équipement de la ville. D’autres viendront bientôt les rejoindre : en avril prochain, de nouvelles dénominations seront soumises au vote du Conseil municipal pour les rues du sud-ouest de l’île de Nantes.
Sur l’île de Nantes, 37 noms de rue rendent actuellement hommage à des figures féminines importantes.
Qui sont ces femmes et qui choisit le nom des rues ?
Si au Moyen-Âge, les noms des rues étaient souvent associés à une particularité fonctionnelle, topographique ou sociale (ainsi retrouve-t-on dans la majorité des villes une grand-rue), depuis le 17e siècle ce sont les pouvoirs publics qui nomment les rues. Les citoyens peuvent être sollicités comme l’avait fait la Ville de Nantes en 2016 à l’occasion d’un atelier citoyen dédié à la féminisation des rues et des équipements. Une liste de 38 noms avait alors été proposée. Elle a été enrichie depuis.
Dans cette liste, on retrouve des artistes, sportives, femmes politiques, militantes, femmes d’affaires, telles que :
- Joséphine Baker: chanteuse, danseuse, actrice et surtout résistante naturalisée française en 1937. Une allée de l’île de Nantes porte son nom, quartier Prairie-au-Duc, ainsi que l’école modulaire ouverte en novembre 2020.
- Clémence Lefeuvre: cuisinière célèbre pour l’invention du beurre blanc (ou beurre nantais). Sur la place qui lui a été attribuée se trouve l’école hôtelière Vatel.
Du côté des anciennes Halles Alstom, cœur du quartier de la création, c’est la part belle aux artistes :
- Frida Kahlo (entre l’ école des Beaux-arts et les halles 1&2 du quartier de la création) : artiste peintre mexicaine, l’allée qui porte son nom accueille l’Ecole des Beaux-Arts de Nantes.
- Niki de Saint-Phalle (entre l’école des Beaux-arts et Halle 6 – université) : plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films autodidacte française, elle fait partie du cercle des Nouveaux Réalistes.
- Louise Bourgeois (passage entre l’université et la Halle 6 est, l’hôtel d’entreprises qui accueillera ses premiers occupants dans les prochaines semaines) : proche du mouvement surréaliste, elle se fait connaître par ses sculptures et installations monumentales. Française naturalisée Américaine, elle est considérée comme particulièrement influente sur les générations d’artistes qui la suivirent, surtout féminines.
Enfin, du côté du nouveau quartier Prairie-au-duc, on retrouve les noms de :
- femmes de lettres et militantes sud-africaines, comme Nadine Gordimer (prix Nobel de littérature 1991), Ruth First et Miriam Makeba ;
- ainsi que de militantes américaines pour les droits civiques, à savoir Lucy Stone, Lucretia Mott, Maya Angelou et Susan Brownell Anthony.
Au total, à Nantes, ce sont 206 femmes remarquables qui sont aujourd’hui identifiées dans l’espace public.
Sources :
https://patrimonia.nantes.fr/home/decouvrir/cartotheque/rues-au-feminin.html